Parler de son handicap en entretien : mode d’emploi

23/4/2025

Quand ? Comment ? Et faut-il en parler ?

Parler ou ne pas parler de son handicap en entretien d’embauche… c’est une question que se posent énormément de candidats. Et c’est normal : l’entretien est un moment clé, souvent stressant, où l’on veut mettre toutes les chances de son côté.

Alors faut-il tout dire ? À quel moment ? Comment trouver les bons mots sans se mettre en difficulté ? Bonne nouvelle : il n’y a pas une seule “bonne” façon de faire, mais plusieurs chemins possibles selon votre situation, vos besoins, votre niveau de confort et… l’environnement en face de vous.

Voici quelques repères concrets pour en parler sereinement, avec assurance et sans crainte.

D’abord, est-ce que je suis obligé·e d’en parler ?

La réponse est simple : non.

En France, vous n’êtes jamais obligé·e de révéler votre situation de handicap à un employeur, ni dans votre CV, ni en entretien, ni même une fois en poste.  C’est un choix personnel, qui vous appartient à 100 %.

Mais parfois, en parler peut-être utile, voire stratégique. Par exemple :

  • Si vous avez besoin d’un aménagement de poste ou d’horaires spécifiques,
  • Si votre handicap impacte certaines tâches du poste visé (et qu’il vaut mieux l’anticiper),
  • Si vous bénéficiez d’une RQTH qui peut sécuriser votre intégration ou ouvrir l’accès à des aides pour l’entreprise.

Rappelez-vous : évoquer votre handicap, ce n’est pas signaler une faiblesse. C’est aussi exprimer un besoin, une organisation, un cadre de travail optimal.

Avant l’entretien : préparez-vous

Si vous choisissez d’en parler, la clé, c’est la préparation.

Prenez le temps de réfléchir à ce que vous souhaitez dire — et ce que vous préférez garder pour plus tard.

Posez-vous les bonnes questions :

  • Quel est le lien entre mon handicap et le poste ?
  • Ai-je besoin d’un aménagement ? Lequel ?
  • Est-ce que je veux le dire tout de suite ou plutôt à l’étape suivante du processus ?

Plus vous serez clair·e avec vous-même, plus vous pourrez en parler avec calme et confiance.

Pendant l’entretien : structurez votre discours

Un bon réflexe : commencez toujours par parler de vous en tant que professionnel·le.

J’ai 4 ans d’expérience en logistique, je suis très à l’aise avec les outils informatiques, j’aime travailler en équipe…

Une fois cela posé, vous pouvez aborder votre handicap, si vous le souhaitez, de manière simple et directe :

Je suis en situation de handicap, ce qui nécessite un aménagement de poste, comme un bureau en rez-de-chaussée ou une flexibilité horaire ponctuelle.
Je travaille avec un matériel adapté, qui me permet de remplir mes missions normalement.
Mon handicap est invisible, il n’a pas d’impact sur mes tâches, mais je préfère vous en informer pour créer un climat de confiance.

L’idée, c’est de présenter les choses de manière professionnelle et rassurante. Pas besoin de rentrer dans des détails médicaux.

L’entretien, ce n’est pas une évaluation médicale, c’est une rencontre professionnelle.

Et surtout : valorisez votre parcours !

Il est important de montrer que vous n’êtes pas “malgré” votre handicap… mais aussi grâce à lui.

Beaucoup de personnes en situation de handicap développent des compétences très recherchées en entreprise :

  • Capacité d’adaptation,
  • Résilience,
  • Sens de l’organisation,

Créativité pour résoudre des problèmes du quotidien.

Mon handicap m’a appris à gérer les imprévus et à m’adapter rapidement. C’est une force que je mets aujourd’hui au service de mon travail.

Ce type de message transforme une contrainte perçue en valeur ajoutée réelle. Et ça fait toute la différence.

En résumé

Vous n’avez pas à vous justifier.

Vous avez le droit d’expliquer vos besoins, de poser un cadre, et d’être fier·e de votre parcours.

Et vous avez surtout toute la légitimité pour occuper ce poste.

Parler de son handicap, c’est aussi faire le choix de la transparence et de la confiance. Et quand c’est bien fait, cela renforce votre candidature au lieu de l’affaiblir.